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C’est avec plaisir que je vous accueille sur le nouveau site internet de la Mairie pour y découvrir notre commune de Petit-Auverné. Sur ce site, vous trouverez l’activité de la vie municipale, les différents services proposés sur la commune, les évènements et actualités qui ponctuent et agrémentent la vie locale, une présentation de la plupart des associations locales qui contribuent à l’animation de la commune, un grand nombre d’informations...
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Petit-Auverné
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Histoire

Histoire de Petit-Auverné

Le blason de la commune

De gueules au chevron d’hermine.

L'hermine évoque le blasonnement d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance passée de la ville au duché de Bretagne. Blason et armoiries sont la reprise de ceux de la maison seigneuriale de la Rivière d'Auverné et ont été transcrits par M. Georges BRISSON à la demande de l'abbé DENIAUD (délibération municipale du 22 avril 1976).

Armoiries
La devise latine de la commune : Alnus Super Rivos Vernat signifie L’aulne verdit sur le bord des rivières.

Pour en savoir plus sur l’héraldique

 

Histoire de la commune

Table des Matières

 

Histoire du Petit-Auverné 

Le texte ci-dessous, rédigé par M. l’abbé Edouard DENIAUD, est extrait du bulletin cantonal de 1975.

"Le lieu où est construit le Petit bourg fut habité très anciennement. Au nord on y a trouvé un cimetière de l’époque celtique et gallo-romaine. Les tombes étaient toutes semblables et faites de palis d’ardoise.

La chapelle Saint Sulpice
Ce grand village de la paroisse d’Auverné a eu de bonne heure une chapelle qui fut dédiée, par la volonté de la famille fondatrice, à Saint Sulpice, évêque de Bourges. Pendant des siècles, cette humble chapelle ne fut qu’une chapelle rurale où la messe était dite de temps en temps en dehors des dimanches. Les gens des hameaux touchant St-Julien de Vouvantes et La Chapelle-Glain étaient obligés de venir entendre la messe du dimanche à l’église paroissiale St-Pierre d’Auverné : une pétition fut donc adressée à l’évêque de Nantes demandant l’érection d’une paroisse distincte de St-Pierre d’Auverné. C’était au début du XVIIème siècle. Or à ce moment-là les Protestants avaient installé un lieu de culte au haut du bourg ; une pièce de terre, appelée le « Champ des Huguenots », sans doute leur cimetière, en rappelle le souvenir.

 Le 16 juin 1607, Monseigneur de Bourgneuf érigeait la trêve paroissiale Saint-Sulpice d’Auverné, desservie par un prêtre résidant au Petit-Bourg, mais n’ayant pas le titre de recteur. Ce prêtre était vicaire du recteur du Grand-Bourg, lequel gardait sa juridiction sur tout le territoire d’Auverné. Il en fut ainsi jusqu’au début du XIXème siècle.
A la Révolution, le Petit-Auverné devint commune en 1792 et paroisse avec le Concordat en 1801.

 Le 13 janvier 1793, la commune de Petit-Auverné, assemblée en l’église, élut son premier maire, Bertrand ROUL, de Lezé. Depuis lors, le pays d’Auverné fut divisé en Grand et Petit Auverné et, pour consommer la séparation des deux Auverné, l’un resta attaché au canton de Moisdon-la-Rivière, tandis que l’autre passait au canton de Saint Julien de Vouvantes.

La Rivière d’Auverné
La maison noble de la Rivière remonte au-delà du règne de Saint Louis (1215-1270). La seigneurie de la Rivière, appelée d’abord la Rivière en Haut-Bois, étendait sa juridiction pratiquement sur tout le territoire de la trêve St Sulpice (ou le Petit-Auverné), et même sur quelques terres de St Julien de Vouvantes.

A partir du XIIIème siècle, les seigneurs de la Rivière devinrent de puissants personnages dans le duché de Bretagne. Ainsi, Thibaut de la Rivière fut l’un des compagnons de Du Guesclin. Ses descendants s’allièrent par mariage avec les illustres familles de Rohan, de Laval, de Clisson, de Malestroit et autres. Plusieurs furent ambassadeurs du duc de Bretagne, soit auprès du Pape, soit auprès du Roi de France. D’autres furent évêques de Rennes, d’autres encore Chanceliers de Bretagne.

Ce sont eux qui obtiendront, dans un hameau de leur seigneurie, une chapelle paroissiale dédiée à Saint Sulpice et qui groupera autour d’elle le Petit Bourg d’Auverné. Quant au château de la Rivière, il ne reste plus à présent que quelques pans de murs.

Signalons comme manoirs ou demeures bourgeoises sur le Petit-­Auverné : le château de la Salmonaie, le domaine de la Renaudière, propriété des Trébuchet, la maison du chevalier Le Maignan à Heurtebise (XVIIIème siècle)

La Révolution et le Petit-Auverné
Depuis mars 1793 le pays est en ébullition. Après la défaite de l’Armée Vendéenne à Savenay en décembre 1793, on vit sous le régime de la Terreur. A partir de 1794, le Petit-Auverné sera le théâtre d’une guérilla entre Bleus et Chouans.

Le 5 janvier 1794, le chef chouan Louis Fresnais de Beaumont est pris à Petit-Auverné et exécuté à Châteaubriant le 16 février. A la tête des Chouans nous trouvons Scépeaux, de Bourmont, Palíerne de la Haudussais, Jean Terrien (Cœur de Lion), Jean Pacory d’Issé (Cœur de Roi), Victor Lemaître (Léopard). Parmi les chefs Bleus nommons le général Hoche, le pacificateur de l’Ouest, le commandant Muscar, le capitaine Hugo, le général Humbert.

Le 9 février 1795, un convoi de 12 charrettes à bœufs transportant du grain pris à la Branchère de Petit-Auverné et escorté par 100 soldats du 4ème Régiment d’Infanterie est attaqué des deux côtés par les chouans sur la chaussée de l’étang de la Salmonaie : plusieurs soldats sont tués ou blessés et le reste s’enfuit vers St-Julien. L’administration avait perdu son ravitaillement : les chouans ont laissé partir librement les conducteurs avec leurs bœufs.

Les 31 janvier - 2février 1796, le général Humbert lâche ses troupes (bataillon du Bonnet Rouge) sur Moísdon, Grand et Petit-Auverné, où elles se conduisirent avec cruauté. Au Petit-Auverné, on a mutilé des hommes et violenter des femmes jusque sur les tombes du cimetière autour de l’église.

Le 2 février, tandis que les Bleus continuaient leurs orgies à Petit-Auverné, les chouans surgissent à l’Est et au Sud. Les Bleus se retranchent derrière les murs du cimetière et du grand jardin de la Renaudière. Scépeaux, qui commande en chef, a divisé ses chouans en 3 colonnes et il a placé au centre, la troupe d’élite des chasseurs de Bourmont. Ceux-ci attaquent à toute vitesse et sautent par dessus les murs. Les Bleus se sauvent vers les Grands Ponts mais des renforts leur arrivent, venant du Grand Bourg, si bien qu’à Heurtebise, ils s’arrêtent et font face. La bataille fait rage et malgré leurs efforts, les chouans sont obligés de se replier sur le Petit-Auverné et St-Sulpice des Landes. Les Bleus laissent 200 morts sur le terrain ; parmi les Chouans, les pertes sont également lourdes. Cœur de Lion a son cheval tué sous lui et est sauvé par Palierne. Les vaillants petits chasseurs de Bourmont, ardents au combat, y laissent plusieurs dizaines des leurs qui seront enterrés à part, sur le Pâtis de Violette.

L’année 1796 se passera en de multiples embuscades. L’Administration du District de Châteaubriant reçoit beaucoup de plaintes des municipalités contre les brigandages des soldats républicains ; elle fait timidement des observations aux chefs militaires, le général Muscar et le commandant Hugo, mais sans succès.

Victor HUGO
Muscar et Hugo sont souvent à Châteaubriant où ils fréquentent certains salons bourgeois. C’est à cette époque que le commandant Léopold Hugo fit la connaissance de Sophie Trébuchet.

Sophie Trébuchet, née à Nantes, fille d’un officier de marine, était cousine des Trébuchet de la Renaudière du Petit-Auverné. Orpheline, elle fut élevée surtout par sa tante Louise Trébuchet, veuve de Maître Robin, notaire à St-Julien de Vouvantes. Celle-ci avait une maison à Châteaubriant, rue de Couéré et des propriétés à Petit-­Auverné, tant et si bien que Sophie Trébuchet aimait à venir chez ses cousins de Petit-­Auverné et goûter les charmes du jardin de l’île, dans le domaine de la Renaudière. Le commandant républicain Léopold Sigisbert Brutus Hugo, originaire de Nancy, épousa Sophie Trébuchet à Paris, le 15 novembre 1797. De leur union, naquit Victor Hugo à Besançon, en 1802.

Le 13 juin 1799, un détachement de soldats bleus fut anéanti à la foire de Petit-Auverné".

Seconde guerre mondiale
Signalons en complément que trois des otages de Châteaubriant, exécutés à La Sablière, en représailles du meurtre à Nantes, en octobre 1941, du lieutenant-colonel allemand Karl Hotz, ont été enterrés au Petit-Auverné : Guy Môquet, Marc Bourhis et Jules Auffret. Neuf communes avaient été réquisitionnées dans l’arrondissement de Châteaubriant pour ensevelir chacune 3 victimes. Leurs corps ont été rendus après la guerre à leurs familles. Une stèle, érigée en octobre 1994, continue de perpétuer leur mémoire dans le cimetière de Petit-Auverné (source : le Bulletin Municipal N°12 de 1994).

Un épisode sanglant de la Chouannerie au Petit-Auverné : l’assassinat des 2 frères Bauland le 27 juillet 1794 (9 thermidor de l’an II)

La Chouannerie c’est l’insurrection, à partir de mars 1793, d’une partie des paysans de l’Ouest de la France contre le pouvoir central incarné par la Convention et localement par les autorités des districts (le district de Châteaubriant couvre un territoire équivalant à peu près à celui de la Communauté de Communes du Castelbriantais d’aujourd’hui).

La Convention a rapidement dépêché des troupes (appelées les Bleus, en raison de la couleur de leurs uniformes) pour soumettre les rebelles (les Blancs appelés aussi Chouans).

L’insurrection se manifeste en général sous la forme de guérillas, de coups de main et d’embuscades de la part des rebelles qui ne disposaient pas de forces suffisantes et régulières pour attaquer de front les troupes républicaines.

Quelles sont les raisons de ce soulèvement ? Roger Dupuy, professeur à l’Université Rennes 2 de Haute-Bretagne, les précise dans la préface du livre d’Alain Racineux "Les Brigands du Roi 1793-1795, Chouannerie en haute-Bretagne et bas-Anjou" :

"Il s’agit de dépasser l’antagonisme simpliste entre :

  • les historiens « bleus » dont Michelet, pour lesquels les insurrections de l’Ouest sont l’œuvre de paysans bornés et fanatiques manipulés par les prêtres et les nobles.
  • et les historiens « blancs » pour lesquels les paysans de l’Ouest, particulièrement pieux et loyaux, se sont spontanément soulevés pour sauvegarder leur foi et leur roi.

Les historiens estiment aujourd’hui que les paysans se sont bien soulevés spontanément en mars 1793, mais non pas tant pour le roi et la bonne religion que contre la Nation. C’est-à-dire contre les nouvelles autorités incarnées par la ville voisine et qui avaient accumulé maladresses, abus et provocations contre une paysannerie nombreuse et consciente de ses véritables intérêts.

En 1793, il s’agit bien d’un soulèvement massif de paysans irrités par le rôle politique prépondérant que s’attribuaient les bourgeoisies urbaines des chefs-lieux de district :

  • Départ imposé des curés et vicaires qui refusent de prêter serment à une Constitution qui inquiète leur conscience (85% de prêtres réfractaires dans le district de Châteaubriant) ; la loi du 26 août 1792 leur donne le choix entre l’exil ou la réclusion.
  • Remplacement par des prêtres jureurs dont le Pape et les curés réfractaires disent qu’ils sont hérétiques.
  • Lourdeur des nouveaux impôts.
  • Vente des biens nationaux qui profitent surtout aux riches.
  • Mise en circulation des assignats dont la valeur se déprécie de mois en mois.
  • Suppression des aumônes que la plupart des curés et monastères multipliaient dans les temps difficiles en faveur des paysans les plus pauvres.
  • Enfin, la levée de 300.000 hommes dont sont pratiquement exemptés les bourgeois des villes, puisque les membres de l’Administration ne partaient pas."

Une très grande insécurité règne dans la région au cours de cette période (1793-1800) : tandis que les principales bourgades et surtout Châteaubriant sont sous la protection des troupes républicaines qui y ont installé leurs cantonnements, les campagnes sont très largement aux mains des insurgés qui y trouvent appuis et connivences ; dans ces circonstances, la majorité de la population s’efforce de ne plaire ni de déplaire tant aux chouans qu’aux républicains, par crainte des représailles.

On estime en effet à environ 200 le nombre de victimes exécutées en 1794 par les Chouans (la Terreur Blanche) dans le district de Châteaubriant ; un rapport républicain de l’époque avance même le nombre de 400, mais il s’agissait sans doute pour les responsables du district de Châteaubriant, en gonflant les pertes, d’obtenir plus facilement des renforts de troupes ; parmi les victimes, on trouve en majorité des maires et des officiers municipaux , dont le zèle en faveur des autorités est jugé excessif par les Chouans : ainsi furent décimées par exemple les municipalités d’Issé, de Moisdon la Rivière et de St Julien de Vouvantes ; mais figurent aussi parmi les victimes des notables comme le directeur des forges de Moisdon et celui de la verrerie de Fercé, exécuté avec l’un de ses fils et son contremaître, des commerçants, des artisans et de simples paysans.

A l’inverse, nombre de personnes sont arrêtées par les Bleus, emprisonnées et pour certaines exécutées ; Alain Racineux dans "Les Brigands du Roi" écrit par exemple :

"Sur la liste, établie par le District en 1794, des condamnés à mort de la Commission Militaire de Châteaubriant, on constate que 2 communes ont payé un lourd tribut à la répression : Moisdon la Rivière avec 13 fusillés et Le Petit-Auverné avec 11 fusillés."

C’est dans ce contexte, en juillet 1794, que sont assassinés Mathurin et Jacques BAULAND (ou BEAULAND) de La Pile, accusés par une troupe de Chouans d’avoir "fait des courriers contre eux." Voici la photocopie de la première page du document qui relate l’évènement, détenu aux Archives départementales de Loire-Atlantique, suivie de sa transcription intégrale.

«  Extrait des minutes du greffe de la Justice de paix du canton de Julien de Vouvantes (Saint), district de Châteaubriant, Département de la Loire inférieure.

Le dix thermidor, l’an deuxième de la République française, une et indivisible.

Nous, Nicollas Le Jeune, juge de paix du canton de Julien de Vouvantes (Saint), sur l’avis qui nous a été donné qu’il s’était commis un assassinat dans la maison de La Pille, en la commune du Petit-Auverné.

Nous nous y sommes transporté, accompagné du citoyen Macault, notre greffier, du citoyen Mayeauce, officier de Santé et du détachement de volontaires en garnison au dit bourg de Julien de Vouvantes. Etant arrivé dans la maison de La Pille, nous avons vu deux corps morts, exposés à la porte par terre, lesquels ont été reconnus pour être Mathurin et Jacques Beauland, frères. Nous avons requis le citoyen Mayeauce d’en faire la visite, à l’instant à quoi procédant, après avoir prêté le serment requis par la loi.

Le dit Mayeauce a remarqué que Jacques a une plaie large d’environ six lignes, longue de quatre, située en la troisième et la quatrième des vraies côtes gauches, une autre plaie du même côté située à environ un doigt du téton, large d’environ quatre lignes et longue de huit, pénétrant dans la poitrine. Lesquelles plaies nous ont paru avoir été faites par quelque instrument pointu, telle que baïonnette ou sabre. Une autre plaie de travers à la partie supérieure du frontal, large de trois pouces et longue de quatre, une partie du frontal emporté.

A Mathurin Bauland, une plaie située à la partie droite et moyenne du col, pénétrant jusqu’à la trachée artère, longue d’un pouce et large de dix lignes, une autre plaie à un doigt plus bas de la longueur d’un pouce et de la largeur de huit lignes, perçant l’artère jugulaire.

Lesquelles plaies ont paru être faites par des instruments pointus qui ont occasionné la mort des susdits par les partisans nobles qui les ont attaqués, et ai signé sur la minute Mayeauce.

Desquelles déclarations, il résulte que les dits Bauland sont morts d’une mort violente et qu’ils ont été tués au moyen de sabres, baïonnettes ou outils tranchants. En conséquence et attendu que la cause de leur mort est connue et que toutes autres recherches à cet égard seraient inutiles, nous avons déclaré que rien ne s’opposait à ce que les dits corps soient inhumés suivant les formes ordinaires.

Nous avons ensuite interrogé la femme du dit Jacques Beauland ; elle nous a déclaré que le neuf courant, sur les six heures du soir, douze à quinze jeunes gens, à elle inconnus, habillés de différentes couleurs et armés de fusils, arrivèrent à sa porte, saisirent son mari qui était à battre l’orge à la porte, l’entrèrent dans la maison où était Mathurin Beauland son frère ; ils firent également entrer la femme du susdit Jacques Bauland. Ils firent des reproches aux Bauland d’avoir faits des courriers contre eux, après ils les massacrèrent, ils prirent tous les papiers monnaie qui étaient dans la maison et beaucoup d’affaires ; ils laissèrent seulement une de leurs vestes en échange.

Nous nous sommes transportés au village du Beuchet, commune du Petit-Auverné, chez René Leneil ; sa femme a déposé qu’environ quinze personnes, dont le plus ancien ne paraissait pas avoir trente ans, dont elle croyait en avoir vu quelque part, mais qu’elle ne pouvait se rappeler qui ce pouvait être ; ils la firent entrer chez les dits Beauland et ne la laissèrent sortir que quand ils s’en furent ; un des dits brigands dit que c’était lui qui avait tué le fils Guiot.

La femme de Bouchet, demeurant au village du Beuchet, nous a dit que deux hommes, à elle inconnus, passèrent dans le champ où elle était à couper du grain avec son mari, lui demandèrent si les Beauland étaient méchants ; elle leur répondit que non ; en les quittant, ils lui dirent qu’ils étaient tués et leur défia de quitter leur ouvrage à moins que ce ne fut pour aller dans leur maison.

Dont et de tout ce que dessus, nous avons rapporté le présent procès-verbal les jours et ans que ci-dessus, ainsi signé sur la minute.

N. Le Jeune  - Pierre Macault, greffier »

Pour en savoir plus sur la bataille d'Auverné cliquez-ici

Informations complémentaires :

  • Les mesures de longueur : avant la Révolution, les mesures de longueur étaient les suivantes :
    • 1 point égal à 0,188 mm
    • 1 ligne égale à 12 points, soit 2,256 mm
    • 1 pouce égal à 12 lignes, soit 2,707 cm
    • 1 pied égal à 12 pouces, soit 0,325 m
    • 1 toise égale à 6 pieds, soit 1,949m

C’est la loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) qui établit le mètre comme étant égal à 3 pieds augmentés de 11,296 lignes.

Le système métrique a été définitivement adopté dans son principe initial et rendu obligatoire sous peine de poursuites pénales, à partir du 1er janvier 1840, par la loi de Louis Philippe du 4 juillet 1837.

Pour connaître l’histoire détaillée du mètre

  • Le calendrier révolutionnaire :

Pour convertir les dates du calendrier révolutionnaire

 

Le Petit-Auverné et l’ascendance maternelle de Victor Hugo (publié le 6 août 2011)

 Ce texte, rédigé par M. l’abbé Edouard DENIAUD est extrait du bulletin cantonal de 1989.

Sophie TREBUCHET, mère de Victor HUGO
André Billy, de l’Académie Goncourt, a écrit dans une chronique littéraire du 28 mai 1955 : « le véritable pays de la mère de Victor Hugo est Auverné et c’est de lui qu’elle gardera le plus de souvenirs. A Auverné, se situe la Renaudière, propriété de famille des Trébuchet, à laquelle Sophie, sans l’avoir habitée d’une façon suivie, restera très attachée ».
Cette propriété de la Renaudière, vendue en 1831 par les héritiers Bellet-Trébuchet au curé Thoreau, est devenu depuis lors le presbytère de Petit-Auverné.

Certains croient, pour l’avoir entendu dire, que Sophie Trébuchet, mère de Victor Hugo, est née à Petit-Auverné. Une mise au point est donc nécessaire. Sophie Trébuchet est née à Nantes le 19 juin 1772 et fut baptisée le jour même dans l’église St-Laurent, sa paroisse.

Jean-François TREBUCHET et Renée-Louise LENORMAND, les parents de Sohie
Son père, Jean-Francois Trébuchet, capitaine de navire, était absent, comme l’indique l’acte de baptême. Sa mère, née Renée-Louise Lenormand, était fille de René-Pierre Lenormand, procureur du présidial de Nantes. Sophie Trébuchet n’avait que 8 ans quand elle perdit sa mère, le 13 août 1780. Deux ans plus tard (juin 1782) son père, embarqué sur le navire « Le Comte de Grasse », partait pour son dernier voyage et le 1er septembre 1783 il mourait à l’île de France (île Maurice).

 Orpheline, elle fut confiée en 1784 ou 1785, par son grand-père Lenormand, à sa tante et marraine Mme Robin, née Françoise Trébuchet, soeur de son père. Celle-ci, née à la Chapelle-Glain le 10 mai 1724, avait épousé le 3 juin 1747, René-Antoine Robin, de St-Julien-de-Vouvantes, procureur et notaire. Veuve d’assez bonne heure, elle possédait du fait de son mari la closerie de la Champelière, en St-Julien-de-Vouvantes ; après le mariage (janvier 1778) de sa fille avec Louis Mathis, négociant à Nantes, elle se fixa à Nantes vers 1780 mais elle allait passer la belle saison à Auverné et à Chateaubriant où elle avait toujours des intérêts. Dans ses déplacements, elle emmenait Sophie qui put ainsi connaître sa nombreuse parenté d’Auverné. C’est grâce à leurs voyages que Sophie a gardé de ce pays un souvenir si profond.

Pendant la Révolution elle resta tranquillement à Nantes chez Mme Robin et chez M. Lenormand, son grand’père, mais au moment de la Terreur, en 1794, on les trouve à Châteaubriant où Mme Robin avait une maison, rue de Couëré. Au cours des années suivantes, 1795, 1796, 1797, Sophie rencontra à Châteaubriant et à Auverné le major Hugo arrivé en garnison à Châteaubriant en novembre 1795. Deux ans plus tard, le 15 novembre 1797, elle épousera à Paris son beau capitaine, Léopold Sigisbert Hugo, futur général et comte d’Empire. De ce mariage, naquit à Besançon en 1802, Victor Hugo. Elle mourut à Paris le 27 juin 1821.

 Ces précisions utiles étant données, revenons au pays d’Auverné. Le Petit-Auverné est le pays natal du père de Sophie Trébuchet et par conséquent du grand-père maternel de Victor Hugo.

Jean TREBUCHET et Françoise LOUVIGNE, les grands-parents de Sophie
Jean-François Trébuchet, fils de Jean Trébuchet et de Françoise Louvigné est né le 30 avril 1731 à Petit-Auverné.
Jean Trébuchet, (fils de Gilles Trébuchet, maître-fondeur à la Poitevinière en Riaillé, demeurant en la maison noble de St-Ouen, et d’Anne Rouxeau qu’il avait épousée a Riaillé le 13 septembre 1672), est né à Riaillé le 20 juin 1673. Maître fondeur à la forge Péan, en Moisdon, Jean Trébuchet épousa a Riaillé le 10 août 1705, Renée Oger et trois ans plus tard, le 16 octobre 1708 à Petit-Auverné, il se mariera en secondes noces avec Françoise Louvigné, fille de Michel Louvigné, maître fondeur à Moisdon, et de Françoise Handorin. Il mourra le 19 mars 1738 a Petit-Auverné et y sera inhumé. Quant à son épouse, Mme veuve Jean Trébuchet, née Françoise Louvigné, elle décèdera en novembre 1765, âgée de 72 ans, à Petit-Auverné.

Du mariage de Jean Trébuchet et de Françoise Louvigné, sont nés de nombreux enfants, plus de douze selon les dires de M. l’Abbé Trochu, historien d’Auverné. A part Jean-François, père de Sophie, et sa soeur Françoise-Louise qui sera pour Sophie tante Robin et mourra à Châteaubriant le 20 juin 1810, âgée de 86 ans, citons quelques-uns de leurs frères et soeurs qui se rattachent à Petit-Auverné, soit par leur naissance, leur mariage, soit par leur décès.

Les oncles et tantes de Sophie

  • Louis-Maurice Trébuchet (1719-1781), sieur du Vivier, maître fondeur à la Forge Neuve, Moisdon, épousa Louise Bodin, de St-Julien-de-Vouvantes le 8 novembre 1740 et est mort à Petit-Auverné le 18 octobre 1781, à la Renaudiére. Il fut marguillier de la trêve paroissiale St-Su1pice d’Auverné en 1780, c’est-à-dire un an avant sa mort.
  • Jeanne Trébuchet qui épousa : 1 René L’Hotelier maître fondeur à Martigné Ferchaud. 2 Julien Roger, régisseur du château des Epinards. 3 noble homme Pierre Le Métayer, sieur du Bourg, le 20 août 1754 à Petit-Auverné.
  • Anne-Marguerite Trébuchet épousa René-Clément Daniel, fils de René Daniel et de Jeanne Roland à Petit-Auverné le 20 janvier 1755.
  • Renée Trébuchet dont la présence est signalée à la sépulture de sa mère, Mme Françoise Louvigné, veuve de Jean Trébuchet. Elle est peut-être la demoiselle Trébuchet dont parlent nos archives comme s’occupant du linge de l’église.

Sur le registre de 1790, au 24 février, on trouve la signature de Sophie Trébuchet, marraine d’un enfant Louis Gavaland, du bourg, lequel décédera le 4 mars suivant."

Comment le manoir de la Renaudière est-il devenu le presbytère ? 

 C’est un texte extrait de l’almanach paroissial du Petit-Auverné de l’année 1909 qui nous fournit tous les détails :
« Simple vicaire résident au Petit-Auverné avant la révolution, M. Bedard devint le premier curé de cette paroisse en 1801, lors de la signature du Concordat. Pendant ses longues années d’exil en Espagne, sa maison avait été saisie et vendue
révolutionnairement. Il la racheta : elle était située au nord des rues du bourg, là où se tient maintenant le bureau de tabac.

Par son testament en date du 10 Février 1817, il la légua avec ses dépendances à la commune du Petit-Auverné. Mais, comme cette maison, à laquelle on a donné depuis le nom de Bedardière, n’était guère logeable pour un prêtre, les habitants songèrent à lui procurer une demeure plus convenable.

Ils affermèrent, à cet effet, la maison de la Renaudière et ses dépendances qui furent converties plus tard en la cure actuelle. C’est là qu’habitèrent successivement comme locataires, M. Brossard, pendant trois années, puis M. Thoreau, à partir du 22 novembre 1822.
Cette propriété de la Renaudière comprenait un jardin de 43 ares et un verger, à l’est, de 35 ares. Elle appartenait aux enfants Bellet qui l’avaient recueillie en héritage de leur mère, Louise Trébuchet, tante du poète bien connu et justement
célèbre, Victor Hugo. Ils étaient au nombre de quatre :

  • Charles, étudiant en droit à Paris.
  • Louise, religieuse au Couvent des Carmélites à Nantes.
  • Françoise, religieuse au Couvent des Ursulines à Nantes.
  • Paul, étudiant au Séminaire de Nantes.

Mise en vente, M. Thoreau l’acheta de ses propres deniers, le 9 Février 1831. Le 23 Décembre 1833, il la revendit à la commune, pour la somme qu’elle lui avait coûtée, 4.600 francs, à la condition expresse qu’elle servirait d’habitation aux prêtres qui desserviraient la paroisse dans la suite.

Pour payer M. Thoreau, la commune lui donna :

  • la maison de la Bedardière qui lui avait été léguée par M.Bedard, comme nous l’avons dit.
  • près le village de la Riantais, une pièce de terre en lande, appelée La Grée, d’une contenance de 36 ares, et le pré de Veau contenant 63 ares.
  • près la Sauzaie, une pièce appelée le Patis de la Coulée, 91 ares. Tous ces biens cédés par la commune étaient estimés 1700 francs.

Une somme de 2.900 francs était encore due à M. Thoreau. La commune lui donna 900 francs et lui servit l’intérét des 2.000 francs qui restaient, jusqu’en 1840. A cette époque, elle se libéra entièrement.
M. Thoreau vendit sa maison de la Bedardière, à la famille Lequeux, vers 1872. Il céda les terres de la Riantais et de la Sauzaie à sa nièce, Jeanne Leprêtre, qui elle-même les donna aux curés successifs du Petit—Auverné, par un testament daté
du 15 juillet 1873, à charge par les desservants de faire célébrer chaque année, à perpétuité, six messes chantées à l’intention de son oncle.

Ainsi donc, la commune du Petit-Auverné est, depuis 1840, en pleine jouissance et propriété de la maison de la Renaudière et de ses dépendances. Cette maison a pris le nom de cure ou presbytère. Elle a servi d’habitation à tous les curés qui ont desservi la paroisse jusqu’ici ; et elle devra en servir également à tous leurs successeurs : c’est la condition de vente.
En 1874, la cure fut reconstruite par les soins de M. Gergaud, alors curé de la paroisse. »